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CONJONCTURE
8 mars 2004

En attendant la rigueur, 08 mars 2004 Entre la

En attendant la rigueur, 08 mars 2004

Entre la pause et la reprise, l'activité économique inspire des prévisions optimistes aux responsables gouvernementaux alors que les conjoncturistes guettent la consolidation de tendances qui leur permettraient de sortir de l'expectative. Il s'agit surtout de la hausse du dollar et de la reprise des investissements, qui devraient favoriser la croissance.

 

Jusqu'à la mi-février, toutes les analyses se focalisaient sur un redémarrage plus dynamique que celui du scénario gouvernemental, prudemment calé sur un objectif de 1,7 %. Depuis trois semaines, les économistes se divisent en deux camps. Ceux qui persistent et signent, comme l'institut Rexecode, situent le taux de croissance à 2%. En révisant ses prévisions de 1,7% à 1,1%, la CDC fait partie de ceux qui doutent. Pour des raisons électorales évidentes, et aussi parce que sa fonction lui interdit de diffuser du pessimisme, le ministre du Budget se range dans le camp des optimistes en assurant que l'économie française connaîtra un taux d'expansion supérieur à 1,7%.

 

L'examen des indices déterminants montre qu'il n'y a pas grand chose à attendre de la demande intérieure, principal facteur de croissance jusqu'à ces derniers mois. Les soldes de janvier n'ont fait que compenser la baisse des achats constatée en décembre. En février, le moral des ménages était plus mitigé; dominé par une forte crainte du chômage, il révèle un recul des intentions d'achats même si la situation financière semble devoir s'améliorer; autrement dit, les menaces sur l'emploi incitent les Français à moins dépenser pour constituer une épargne de précaution. La consommation intérieure devrait cependant conserver un certain tonus avec une progression de 1,7% cette année.

 

Dans le commerce de détail, les commandes restent bien orientées malgré des stocks jugés un peu lourds mais avec les perspectives d'activités sont supérieures au niveau moyen de ces dernières années.

 

Le moral des chefs d'entreprises est plutôt bon, en hausse régulière depuis trois mois, avec des perspectives stables ce qui explique l'accélération du rythme de la production manufacturière. C'est la raison pour laquelle l'investissement devrait prendre, dans une certaine mesure, le relais de la demande intérieure en enregistrant cette année une hausse de 2,3%. Selon une enquête réalisée par l'ANPE, le pourcentage d'entreprises qui comptent embaucher augmente sensiblement de 18% en 2003 à 21% cette année.

 

Outre la différence de perception entre les ménages, très prudents, et les chefs d'entreprises plus confiants, un phénomène récent n'a pas été intégré dans les indicateurs conjoncturels. Constatant que leurs stocks de pétrole diminuent, les Etats-Unis importent davantage; pour que la reconstitution de leurs réserves leur coûte moins cher, ils font remonter le dollar. C'est une bonne nouvelle pour les économies européennes car la dévalorisation du dollar commençait à gêner sérieusement les exportations libellées en euros.

 

Un dollar moins gênant, une reprise des investissements et une demande intérieure stable devrait empêcher le chômage de dépasser le taux 9,8% d'ici à juillet prochain.

 

Ensuite, c'est à dire aux lendemains de la valse électorale scandée par les régionales, les cantonnales et les européennes, les dérives budgétaires dues à la baisse des impôts et à l'accroissement des dépenses, imposeront une période de rigueur. Car, pendant les élections les déficits se creusent plus que jamais. Il faut bien "acheter" les suffrages des clientèles électorales réticentes comme les restaurateurs ou les buralistes. 

 

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